Déclinaison de couleurs pour mon nez...

...  et lent affaissement de la peau des joues vers le bas menton. Petites veines gorgées dans le blanc émaillé, la larme rebelle et la goutte au nez. La base piférale pèle et coule. Tenter de l'assécher une fois de plus serait le suicide facial du siècle. Je sens d'ici les douleurs et les brûlures que cela causerait.

Dans les tempes se passe la plus grosse rave party de l'année. Un BPM dynamité s'amuse avec les battements de mon coeur. Une petite battle intérieure prend place entre les bonnes et les mauvaises cellules. 

La mâchoire connait quelques lenteurs de mouvement. Quelques "clac clac" s'échappent furtivement. Après quelques secondes, je réalise qu'elle baille instinctivement pour me permettre de respirer. Heureusement. Je serais déjà rigide à l'heure qu'il est s'il avait fallu prendre des décisions. Le rhume de cerveau que je me traine paralyse tout mon être. Mon être de lumière et de bonté bien sûr.

Ahh. Les microbes.

Je sens comme une odeur d'un seul coup, serait-ce les effluves restantes de mon diner d'il y a une heure ? Quel bonheur, ce que j'ai fait avait l'air très bon. Grande déception pour mes papilles de ne pas avoir pu décoder les informations gustatives de la pomme de terre. Surtout quand elle est bien grillée. Mais mon coeur s'est mis à battre quand mes yeux les ont vu brûler. Donc quelque part mon corps était en alerte. Il a reconnu des trucs. Je ne suis pas totalement larguée quoi. 

J'ai le nez en trompette et la tête en cahier de brouillon. Ca pête du feu de Dieu. Mes lèvres gercent un peu plus chaque seconde, ce qui veut dire que dans deux heures j'aurai une bouche en forme d'anus, entrainant tout vers l'intérieur; les fluides nasaux, les larmes oeillales, les peaux mortes; une sorte d'aspirateur à excedents ... faciaux. 

La voix est rauque, la gorge se râcle, l'oreille se cache derrière les mèches et le duvet se gonfle. Probablement l'instinct de survie. Chaque poil se dresse de tout son long, comme s'il bombait le torse. Et ben vas fais ton HAKA, chépa moi, impressionne moi que je lui dis. Et la, derrière les gros poils se dressent les petits, en nombre, dépassant l'imagination. Mais Je vous demande d'où vous sortez ! Toute manifestation est dorénavant interdite sur mon épiderme. Allez sur mon fils, il en veut lui. Je mettrai un polaire pour palier au manque de poil. Si seulement je pouvais croire à ce que je raconte. Bref.

L'hiver est là et il est froid. Je suis outrée. C'est un scandale !

Comments

[recto verso]

Doi auzi du goules du dez?

[jacques tyrol]

j'ai oublié,le dessin aussi est chouette!!!

[jacques tyrol]

superbement bien écrit...l'alcool aussi fait couler le pif en hiver et c'est pas beau à voir.Comme tu dis,heureusement qu'il n'y a pas décodage des informations gustatives....Et la fumée qui fait le même effet sur le cerveau...C'est honteux,moi j'te l'dis,J'y ai droit printemps été automne comme hiver....
y a pu d'saisons ma ptite dame...Et même la géographie se barre en couille,et là on se retrouve propulsés en plein canada

[recto verso]

comte le Lautréamont, t'a inspirée, non? Sinon il te reste à lire la suite dans le chant n°3 des "Chants de Maldoror"

[Garrice]

Manue : Je sais pas... ptet parce qu'avant t'étais blonde ;-))

Jojo : J'ai fait plus poétique que je pouvais..