La honte

13 mars 2010

IMGP4890 Mes chaussons sont trop laids.

L'autre jour je vais à IKEA pour acheter des trucs. J'y étais allée pour quelque chose et suis revenue avec d'autres choses qui n'avaient rien à voir. Il y a avait un stand de chaussons à 3 euros, en éponge, à couleurs bien flashy, et étant donné que mes chaussons du moment étaient une paire de ballerines André que j'avais tuées, je me suis dit " tiens 20 balles c'est pas la fin du monde", et puis surtout ils avaient l'air ultra moelleux. Je les prends donc.

J'arrive à la maison, je les montre à François et il se fout littéralement de ma gueule. Mais je comprends, ils sont vraiment d'une laideur heu... ben suédoise, quoi. Mais au fur et à mesure ils se sont fait à mon pied et je suis bien dedans. Bon je traine la savate mais on s'en fout je suis chez moi.

Mais quand même, faut pas qu'on me voit avec.

Ce matin comme chaque matin, je vais ouvrir les volets dans la chambre de Quentin, la seule fenêtre qui donne sur la rue. Et comme tous les matins, je les ouvre soit à moitié à poil (c'est à dire juste en sous vêtements), soit en robe de chambre (enfin un long et vieux gilet H&M sans forme). Comme chaque matin au moment où je pose les mains sur les volets j'ai la micro hantise que quelqu'un passe et lève la tête, et me voit comme ça.

Ce matin, le voisin d'en face (ceux qui ne sont jamais là), ouvre ses volets en même temps que moi, et là cette fois j'étais en soutien-gorge et slip (avec le gros ventre c'est d'un glamour incontestable). La honte. Je referme la fenêtre en vitesse style je m'en fous. Gloups.

Je vais à la salle de bain, mets mon vieux long gilet, mes super chaussons et je descends, prépare mon café, mets les dessins animés, fais déjeuner loulou... et entends le facteur passer. Tiens ! j'adore aller chercher le courrier ! Quelle surprise nous attend aujourd'hui ?

Du coup, comme quand j'ouvre les fenêtres, j'ai la petite pensée de honte qui monte en moi, me disant " et si quelqu'un passait devant la boite à ce moment là ?" Meuh non, pas la loose deux fois de suite !

Je vais donc dans la manoucherie la plus suprême chercher le courrier, dans ma boite à lettre qui donne sur la rue. Et là, je trie, mets à la poubelle en même temps, m'attarde quelques secondes... et BING ! Le dit-voisin, qui ouvre son portail en grand et la femme et les gosses qui suivent derrière. Cette fois il me dit " Bonjour madame !" La honte. Je fais un sourire, lâche un petit "B'jour M'sieur", et sors de derrière le muret pour rejoindre la porte d'entrée de la maison, situé 15 ou 20 m plus loin, leur laissant la joie d'admirer cette allure particulièrement lourde qu'est la mienne, agrémentée d'une chevelure filasse couleur feuille morte, et de chaussons oranges fluo sur une peau halée façon pôle nord.

Si j'avais des voisins comme ça, et bien ils prendraient cher...

Posté par garrice à 17:25 - Commentaires […] - Permalien [#]

Tags: Rage, Vie de merde